Après la préparation du matériel pour cette randonnée de 135km et 6000m D+, nous partons pour le GR400.
JOUR 1
Nous attaquons une montée progressive. Notre stratégie est simple : courir quand c'est plat et en descente, marcher quand les pourcentages augmentent.
Après une vingtaine de kilomètres, nous arrivons au pied de la dernière montée de la journée qui nous mène au Puy Mary. L'ascension se fait lentement, cherchant des appuis stables au milieu des rochers. Arrivé tout en haut, je prends le temps de reprendre ma respiration avant de redescendre pour remplir nos bidons au bar-snack.
Nous repartons maintenant en direction du Claux, 15km plus loin. En repartant du Puy Mary, nous nous égarons deux fois de suite nous faisant perdre une petite heure. Il est quasiment 19h et il nous faudra encore 2h pour arriver dans la vallée.
Nous nous arrêtons quelques minutes dans un bar prêt à fermer pour prendre un sirop à l'eau.
A 21h, nous quittons le Claux cherchant un endroit en forêt pour se protéger du froid et de l'humidité. Nous marchons une heure à la frontale.
A 22h, nous posons nos duvets au milieu des arbres sur un sol plat couvert de feuilles.
Je mange mon taboulet éclairé par ma frontale avant de me glisser dans mon drap de soie, mon duvet et mon sursac. Ils annoncent 7° dans la nuit et j'ai peur d'avoir froid.
JOUR 2
La nuit a été fraîche mais je n'ai pas eu froid.
Nous nous réveillons à 6h30, prenons le temps de manger notre gâteau énergétique fait maison avant de repartir.
Les 10 premiers kms nous mènent au Rocher de l'âge. J'ai le souffle un peu court et les jambes sont lourdes.
Nous redescendons au Falgoux où nous faisons le plein d'eau et achetons de quoi manger pour le midi.
Nous repartons vers une nouvelle ascension : le Puy Violent. Je souffre dans les derniers kilomètres. Mes jambes sont lasses et je me demande comment je vais pouvoir continuer à courir sur cette fin d'étape et dans les prochains jours.
En haut du Puy Violent, nous redescendons vers Le Faut et Bastide. Seulement 5km de descente mais qui me semblent interminables !
Nous arrivons dans les villages vers 15h avec une trentaine de kilomètres d'avalés difficilement aujourd'hui et 1300m D+. J'ai les jambes lourdes, le corps fatigué. Nous trouvons un rivière à Bastide où nous nous débarassons de la poussière accumulée sur nos jambes et en profitons pour réaliser une petite séance de cryothérapie naturelle.
Après avoir acheté du pain et du fromage. Nous montons pendant une demi-heure avant de trouver notre lieu pour passer la nuit.
Nous dégustons le fromage avant de nous allonger dans nos duvets, il est 21h et je sens que j'ai besoin d'une bonne nuit de sommeil pour récupérer.
JOUR 3
La nuit a été difficile, j'ai eu des difficultés à trouver le sommeil et j'ai eu chaud dans mon duvet sans jamais trouver une position confortable.
Quand je me lève, je suis agréablement surpris de ne pas sentir de lourdeur dans mes jambes.
De nouveau, nous commençons la journée par une montée jusqu'au col de Redondet, nous partons vite, j'ai rapidement le souffle court mais les jambes sont là. Nous profitons ensuite du chemin sur les crêtes pour courir.
La descente jusqu'à St Julien de Jordanne est rapide et nous n'hésitons pas à allonger la foulée.
Je souffre un peu de la soif juste avant d'arriver à Mandailles. En quelques minutes, j'ai l'impression que mes forces me quittent. Nous nous arrêtons pour manger et se désaltérer. La pause sera longue : 1h et j'ai peur de la montée du col du Pertus.
Une douleur au niveau du tendon d'Achille commence à se faire sentir en montée et je ne sais pas comment la gérer.
Les derniers lacets jusqu'à l'Elancèze sont raides mais nous sommes efficaces, j'ai des difficultés à tenir le rythme imposé par mon compagnon de route. J'arrive en haut, essoufflé mais c'est surtout mon tendon qui m'inquiète. A chaque appui, j'ai l'impression qu'il va s'arracher.
Nous redescendons sur Thiezac en courant doucement pour contrôler ma pose d'appui. Ma douleur est plus discrète en descente mais je m'inquiète pour notre dernière journée du lendemain où il faudra monter au Plomb du Cantal.
Arrivé à Thiezac vers 16h après 35km et 1700m D+, nous trouvons une rivière pour nous laver et nous rafraîchir. Nous nous sommes sentis étonnamment bien musculairement aujourd'hui. En marchant pieds nus, je remarque que je n'ai plus aucune douleur à mon tendon. Je comprends alors qu'elle vient de ma chaussure qui appuie sur mon tendon. En étant pied nu dans ma running et en plaçant une chaussette en boule derrière mon talon, je ne ressens quasiment plus rien. Je suis soulagé et plus serein pour la journée du lendemain.
Nous mangeons dans une pizzeria avant de quitter le village pour nous installer dans la forêt.
JOUR 4
Au réveil de cette dernière journée, les jambes semblent toujours aussi bien et cela nous surprend toujours autant !
Comme tous les matins, les premières minutes sont synonymes d'ascension, parfois raide. Arrivé sur les crêtes, le paysage est magnifique et la montée devient très progressive. Nous courons au milieu des vaches.
Arrivés au Plomb du Cantal, nous profitons de la vue dégagée avant de descendre sur Prat de Bouc et de faire un pause au bord d'un ruisseau pour déguster un pâté de campagne.
Nous rejoignons ensuite Murat en trottinant et nous terminons notre GR400 vers 16h.
Il nous a fallu 3 jours et demi pour faire le tour avec 135km et 6000m D+.
Nous fêtons cette randonnée autour d'une crêpe et d'une bière artisanale !
Malgré ma douleur au tendon qui m'a gêné la 3e journée, je suis agréablement surpris de la capacité de mon corps à enchaîner plusieurs journées de rando-course.
A refaire sur un nouveau GR !
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