Si vous n'avez pas lu la première partie de cette flash-back, c'est ICI !
Après une trentaine de kilomètres en vélo de faux plat descendant, j'attaque enfin ce pour quoi je suis venu : le premier col, le col de l'Alpe du Grand Serre (15km à 6,5%).
Je me sens bien et débute les premiers virages en souplesse. Je garde en tête ce que j'aurai encore à gravir par la suite. Je ne veux pas griller mes cartouches si tôt.
Pour l'avoir fait en début de semaine, je sais que ce col n'est pas une grosse difficulté en soi. Il monte de manière régulière. J'aime bien ce type de montée où une fois que j'ai trouvé mon rythme, je peux y rester jusqu'à la fin.
C'est donc tranquillement que je termine le col. J'ai de bonnes sensations même si je sens que mes jambes sont un peu plus lourdes qu'en bas, mais rien d'anormal à cela.
Je ne prends même pas le temps de m'arrêter au ravitaillement car j'ai encore tout ce qu'il faut.
J'entame donc la descente qui va me mener dans la vallée.
Une fois la descente terminée, je me retrouve sur une route assez large et j'entame un léger faux plat montant.
Et là, ça doit être ma plus grosse erreur de la course. J'avais reconnu le parcours en voiture... mais en voiture, on ressent moins le dénivelé et j'avais analysé ce passage comme quasiment plat, à la limite ça pouvait être un très léger faux plat mais que je ne ressentirai quasiment pas...
C'est donc, logiquement, que je me retrouve à être moins rapide que ce que j'avais espèré. Je décide alors d'accélérer pour retrouver une vitesse à mon compteur qui me convient mieux.
Pendant une petite dizaine de kilomètres, je me retrouve à forcer dans une pente à 3% de moyenne. Ce n'est pas énorme mais quand dans sa tête, on se dit que c'est plat et bien, à la fin, les cuisses commencent à brûler.
Au bout de ce faux plat débute réellement le col d'Ornon avec les 4-5 derniers kilomètres entre 6% et 7%. Et là, je me retrouve scotché à la route. Mes jambes me font comprendre trop tard l'erreur que je viens de commettre. En plus de ça, j'ai l'impression que la chaleur s'abat sur moi brutalement.
J'ai chaud et je sens que je n'ai quasiment plus d'énergie. Je commence à douter mais continue de rouler dans cette montée qui me paraît interminable.
Une fois en haut, je suis épuisé physiquement mais aussi psychologiquement. Je ne vois pas comment je vais réussir à monter les 21 virages de l'Alpe d'Huez. Je pose mon vélo au ravitaillement situé en haut du col. Je m'empiffre de tout ce que je peux trouver sur les tables et je trouve un endroit à l'ombre pour m'asseoir quelques minutes avec deux pains au chocolat (ou chocolatines suivant la région dans laquelle vous habitez 😉). Le regard dans le vague, je suis submergé d'interrogations. Je ne pense même pas à la course à pied. Pour moi, le plus gros défi, celui qui me paraît impossible est la montée de l'Alpe d'Huez.
Après quelques minutes qui m'ont fait du bien, je repars en me disant que je la descente va me permettre de récupérer.
Je me retrouve dans une descente assez technique (en tout cas, pour moi qui suis de la plaine) et arrive en bas en ayant l'impression que cette descente m'a plus crispé qu'elle ne m'a permis de récupérer.
Je traverse Bourg d'Oisans et me voilà au pied de la première rampe de l'Alpe d'Huez. Je sais que dans cette montée les premiers kilomètres sont les plus difficiles mais dès les premiers coups de pédales à plus de 10%, mes jambes pèsent une tonne.
A ce moment là, je ne me vois pas arriver en haut...
Suite et fin au prochain épisode. 😉
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